Il suivait depuis quelques temps avec une attention soutenu les personnes devant entrer dans le monde du royaume des morts. Ce n'était certes pas sa tâche, Thanatos était plutôt compétent dans le genre. Mais il avait à cœur de comprendre ce qui était en train de se tramer en ville. Son vieil ami la mort ne lui en voulait d'ailleurs pas, visiblement soulager de ne pas avoir à se charger seul du secteur de la grande ville en pleine explosion. Ils se partageaient donc la tâche, Thanatos repérant pour son roi les morts suspectes. Hadès lui avait demandé de lui laisser les meurtres, les attaques et autres choses du genre. C'était dur à admettre mais le souverain des morts était souvent en retard sur les crimes. Cette fois-ci pourtant , il avait fait en sorte d'arriver avant que tout se passe. Pourquoi maintenant ? Pourquoi aujourd'hui et pas un autre ? Peut-être bien parce que le chiffre de mort annoncée était absolument affolant. Plus d'une cinquantaine de morts en une poignée d'heure... Tous tués par balles... Tant pis pour Zeus, il fallait qu'il intervienne. Qu'il empêche ça. Peu importe le prix. Ou presque. Il apparut donc dans la grande rue de la ville, téléporter par son fidèle allié Thanatos. A peine y eut-il mit les pieds qu'il comprit qu'à quelques minutes prêts, il aurait été trop tard. Il espérait ne pas s'attirer les foudres des Moires en essayant de déjouer le Destin. Abandonnant la Mort à son travail, il franchit à grand pas la distance qui le séparait de la source d'agitation.

Dans son costume trois pièces, la cravate au vent, il faisait très homme d'affaires et pas du tout Olympien. Ainsi, il n'y aurait que les êtres surnaturels qui viendraient s'adresser à lui en tant que tel. C'était tout ce qu'il voulait. Parce que s'il avait bien compris, la guerre en train de se jouer concerner les êtres surnaturels. Frayant son chemin dans la foule, il marmonna :

" Excusez- moi... "

La femme qu'il bouscula lui envoya un regard un peu froid puis sembla se radoucir devant son sourire d'ange. Heureusement qu'il avait un beau visage, avec ça, on lui pardonnait tout. Il aurait pu changer de forme, il l'avait déjà pour deux autres cas, mais il n'en avait pas ressenti l'envie. En fait, il voulait qu'on sache que le Souverain des Morts étaient opposés à cette guerre. Il parvint enfin à atteindre l'endroit qu'il voulait. Il était devant les locaux du journal télévisé, l'endroit où devait avoir lieu une fusillade mortelle. Comme il s'y attendait, tout était bloqué par la police. Il fallait maintenant qu'il sache s'il arrivait encore une fois trop tard ou si ce n'était que le début. Il espérait ne pas s'être tromper mais même son vieil ami Thanatos l'avait prévenu. S'ils avaient le pouvoir de savoir les morts à l'avance, il était rare que les morts soient indiqués précisément dans le grand livre des morts. Une mort suivait le cours du Destin et le Destin était une chose changeante, fluctuante, qu'on ne pouvait prévoir. Déjouer son cours n'était pas non plus une chose simple mais il essayerait, pour aujourd'hui. Il héla un jeune homme près de lui, un adolescent et demanda :

"Qu'est-ce qui se passe ici ? Ça va être bloqué encore longtemps ? "

Il devait paraître le plus détaché possible pour ne pas éveiller les soupçons. On ne savait jamais, il y avait peut-être des créatures surnaturelles désirant la guerre dissimulé dans cette foule grouillante d'auras multicolores.

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Il allait falloir qu'il rentre dans le bâtiment. C'était sans aucun doute sa seule solution pour comprendre en partit ce qui était en train de se passer. Il attendait qu'on lui réponde mais lorsqu'une voix s'éleva pour lui expliquer la situation, il ne put s'empêcher de sursauter. Cette voix.... Il l'avait entendue une seule fois dans sa vie, il y a maintenant bien longtemps. C'était un jour sombre, où Arès avait encore une fois profanée ses terres. Sauf que cette fois-ci, il avait amené quelqu'un avec lui. Un ange, qu'il avait bien failli balancer dans le Styx. Au final, sans que personne ne sache comment et pourquoi, c'était sa petit-fille qui avait fini par manquer plonger dans les eaux troubles du fleuves. Heureusement, il y avait eu plus de peur que de mal mais Hadès avait banni Arès de son royaume à jamais, ramener sa petite-fille à sa mère, qui avait maudit Arès puis.... Puis il avait aidé l'ange à fuir la fureur et l'emprise du dieu de la guerre, pas vraiment par compassion mais plus parce qu'il se sentait redevable envers celui qui avait sauvée la vie de sa petite - fille. Il n'y pensait plus vraiment, il s'efforcait surtout de ne pas penser à ce qui aurait pu se passer si Shane avait finie dans le fleuve, mais manifestement, il n'avait pas oublier cette voix. Il tourna la tête vers l'homme. Le même regard de glace, la même aura violette. Il ne put que le dévisager ébahi mais fut bien vite entraîner hors de la foule par l'homme, traîner par le col. Il aurait pu se défendre. Il aurait pu l'envoyer au sol mais il n'osait pas. Pas à cet homme là. Il se laissa donc traîner sans réagir et se retrouva plaquer contre un mur avec violence. Le choc vibra dans ses vertèbres, lui arrachant une petite grimace d'inconfort.

L'ange et l'olympien étaient très proches, de manière presque indécente. Hadès haussa un sourcil en entendant son discours et répliqua :

" Oui, je le sais mais tu sais aussi bien que moi que je ne peux pas te le dire.... "

Manifestement, l'ange avait quelqu'un à qui il tenait dans le bâtiment. Il faudrait qu'il félicite Aphrodite pour son travail la prochaine fois qu'il la verrait, les gens de cette ville étaient manifestement tous empli d'amour... Un peu trop à son goût, déjà deux fois qu'il subissait les foudres d'un amoureux éperdus en peu de temps. Mais soudain, l'autre le relâcha, l'enjoignant de ne pas bouger. Hadès se massa la gorge et répliqua d'un ton sec :

"Depuis quand un ange se croit-il permis de donner des ordres à un Olympien ? "

Il s'écarta du mur et se rapprocha de l'ange en entendant une voix féminine. Il avisa en premier lieu son aura blanche, laiteuse qui l'entourait. Une jeune femme. Mais surtout, une Assashi. S'il n'avait eut aucun conflits directe avec les assassins du monde magique du temps d'Edgard Peaks, les dernières entrevues qu'il avait pu avoir avec les représentants de cette race n'étaient pas des plus cordiales. Ils étaient liés d'une manière ou d'une autre à ce conflit qui surpeuplait ses terres, ils troublaient l'ordre logique et établis des vies.... Sa décision fut vite prise, sa neutralité légendaire volant en éclat, le temps de cet instant :

"Si j'étais toi, gardien des portes, je ne lui ferais pas confiance... Ceux de son peuple sont peut-être à l'origine de tout cela. "

Un Olympien qui se mêle de la destinée humaine et surnaturelle ? Parjures ! Du moins, pas tant que cela, puisqu'il ne faisait que suggérer quelque chose. Athèna , Arès et Poséidon avaient été bien plus loin que cela durant la guerre de Troie et après, non ?

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C'était une sensation étrange pour lui que de se mêler à ce point de la destinée humaine. Aussi bien humaine que surnaturelle d'ailleurs. Ô bien sûr, il l'avait fait parfois mais jamais de manière aussi abrupte. A ne pas en douter, l'affaire aurait tôt fait de venir jusqu'aux oreilles de Zeus qui viendrait lui demander des comptes. Tant pis, il avait bien le droit lui aussi de faire des siennes, n'est-ce pas ? Qu'il est mis plus de deux mille ans pour se décider n'était qu'un détail. Et puis... S'il le fallait, il saurait placer une ou deux remarques sur l'éclat de Poséidon pour que son aîné se désintéresse de ses petites affaires. Du moins, il l'espérait car il aurait déjà beaucoup à expliquer à Perséphone, enceinte et donc assez sensible au niveau humeur, sur ses intentions. Que lui dirait-il d'ailleurs ? Qu'il soupçonnait son frère, le père de son épouse, de choses sombres ? Oui et non... Qu'il était perdu ? Oui, sans doute. Qu'il craignait pour son futur ? De la part d'un Olympien, c'était assez assez ironique, non ? Un dieu, un des piliers des dieux qui plus est, craignant pour l'avenir. Voilà qui aurait sans doute plu à ce petit humain ayant initié la psychanalyse. Comment s'appelait-il déjà ? Freud ? Oui, c'était ça Sigmund Freud.

En attendant, il était dans la merde jusqu'au cou. Tout Olympien qu'il était, il n'aimait pas se savoir à proximité d'une Assashi. Ni de Scilion d'ailleurs. L'ange, depuis l'épisode dans son royaume, avait le don de le mettre mal à l'aise. Vielle histoire qu'il aurait dû balayer sans doute mais la famille était la famille, il ne pouvait pas renier sa nature profonde. Pourtant, il allait devoir balayer cette appréhension, s'il voulait pénétrer dans le bâtiment et comprendre ce qui se passait dans cette petite ville. Même si pour cela, il lui fallait roster l'ange qui avait sauvé sa petite-fille. Il darda un regard noir sur lui et siffla :

" Gardien des portes, tu as les moyens de rentrer sans son aide, crois - moi, il vaut mieux pour toi ne pas t'associer avec elle. "

Il contempla l'Assashi d'un air indéchiffrable. Le clan des assassins surnaturels, il n'avait aucun grief contre eux après tout, même si le petit Luke Delmont avait été plus qu'outrageant avec lui. Mais il ne pouvait plus laisser les hommes s'entre - tuer puis venir emplir son royaume à tel point qu'il se devait de l'agrandir. Si les gens habitants à la surface continuaient ainsi, il n'y aurait plus aucune vie sur la planète d'ici une centaine d'années. Peut-être même moins si jamais le monde magique venait à s'en mêler. Mais son devoir de roi était de veiller à l'équilibre et qu'importe ce qu'il devait faire pour cela. Il s'adressa à Nora, d'une voix sans timbre :

" Luke est avec vous ? "

Si ce garçon instable était présent, il était presque sûr d'avoir son responsable. Le cherchant, il tourna la tête un peu partout pour voir s'il n'avait pas manqué une autre personne... Mais au lieu de tomber sur une aura blanche, ce fut une aura d'un brun fauve qu'il aperçu derrière lui en regardant par - dessus son épaule. Un humain. Hadès jura entre ses dents, percevant du coin de l’œil l'Assashi se dissimulait. Pas de mort. Il pivota sur lui - même et siffla à voix basse, en espérant que seul les êtres magiques l'entendrait :

" Pas de sang, on est dans une situation assez compliqué comme ça ! "

Il se tourna ensuite vers l'humain qui arrivait vers eux quand soudain, un second coup de feu éclata, le figeant dans son geste initial. L'espace d'un instant, il craignit qu'un de ses acolytes derrière lui n'ait pas écouter ses bons conseils. Mais quel serait l'intérêt pour un surnaturel d'user d'une arme ? Il se tourna lentement vers ses acolytes et constata avec soulagement qu'aucun d'eux n'avait visiblement bouger. Il pivota de nouveau et lança en direction de l'humain :

" Vous allez bien ? ! "

Pourvu que l'humain ne soit pas un danger, sinon ça allait tourner au vinaigre.

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Le regard rivé à celui du policier, la peau hérissé. Le danger pouvait aussi bien venir du représentant de l'ordre face à lui que de l'Assashi derrière lui. Lui qui était venu pour essayer d'empêcher les portes du royaume des morts à des mortels innocents, il risquait de provoquer une rixte dans une ruelle. C'est pour cela qu'il fut sur la défensive lorsque l'ange se posta soudain devant lui , il hésita entre le faire ou le laisser faire. Finalement, il n'eut d'autre choix que de le laisser faire pour ne pas paraître étrange aux yeux de l'homme sans doute venu dans le but de les interpeller. Pour essayer de se calmer, il ferma les yeux et inspira lentement. D'après ce qu'il entendait des propos de l'ange, cela ne faisait que renforcer les propos de l'ancien gardien des portes du Paradis. Un agoraphobe... Qu'est-ce que c'était déjà ? S'il était incollabe sur les races magiques, on ne pouvait pas en dire autant des pathologies humaines. Il profita d'avoir les yeux fermés pour se rappeler de la définition du mot. Agora... La foule. Phobia, la peur. La peur de la foule ? C'était bien trouver ma foi. Il rouvrit les yeux pour aviser avec effroi l'ange poser sa main sur le visage du policier . Ouvrant la bouche, faisant un pas en avant pour interrompre ce qui se passait :
 
" Qu'est-ce que tu fais, Gardien des Portes ?!?!?! "
 
C'est à cet instant que l'homme ferma les yeux, s'effondrant soudain vers l'avant. Sur l'ange.  Ce dernier déploya d'un coup ses grandes ailes, le faisant d'abord reculer puis avancer de nouveau. Il ne savait pas ce que venait de faire ce dernier mais il ne pouvait pas laisser le policier s'amocher plus. Il se rapprocha dans l'intention de rattraper les deux individus mais les grandes ailes déployées de l'ange bouchèrent sa vue. Il ferma un instant les yeux et ne vit pas Scilion chuter à son tour. Il se prit l'ange et ses ailes de pleins fouet, le faisant basculer en arrière. Aucun moyen pour se rattraper. Il poussa un grondement agacé qui fut remplacer par un grondement de douleur lorsqu'il sentit quelque chose transpercer son abdomen. Ahuri, il baissa les yeux et balbutia :
 
 " Qu'est-ce que ...? "
 
Un morceau de fer dépassait de son ventre.  Hadès déglutit. On avait beau être un immortel, la douleur n'en restait pas moins pénible quand il la rencontrait. Il essaya de se redresser mais c'était peine perdue. Las, il finit par poser ses deux mains sur le morceau de fer et tira d'un coup sec. Un cri sortit de ses lèvres et un désagreable bruit d'os qui se brise retentit dans les airs. Il referma les yeux et respira à fond, malgrè la douleur vive provoquer par ce geste. Il ne lui restait plus qu'à attendre que sa blessure se referme. Rouvrant les yeux, il jeta un regard du côté de l'homme policier et de l'ange. Ce dernier était sur le sol et l'ange non loin de lui. Il s'adressa à ce dernier d'une voix rendue rauque par la douleur :
 
" Qu'est-ce que tu lui as fais , ange ? "
 
Pour ce qu'il était capable de distinguer, l'homme ne semblait pas prêt à rejoindre son royaume. C'était déjà ça de pris.

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Douleur... Ô douleur ! Il était ironique dans le fond qu'il ressente la douleur. Zeus lui avait toujours dit qu'il était bien trop faible, bien trop influençable, bien trop... Humain. Peut-être bien que c'était pour cela qu'il était aussi sensible à la douleur physique. Il était pourtant rare qu'il soit blessé, il usait généralement de ses pouvoirs avant d'en arriver à cette extrémité. Même sa belle épouse, Perséphone, ne souffrait pas de douleurs comme lui. Même pendant ses couches. C'était incompréhensible. Hadès cependant avait fini par apprendre à conjuguer cette douleur, du moins, à faire comme si elle n'existait pas. Une main sur son abdomen, l'autre sur le sol, il poussa sur cette dernière pour se redresser quelque peu, cherchant du regard ses acolytes. L'assassin ne semblait pas plus en forme que lui mais l'ange par contre... Soupçonneux, il tourna ensuite son regard vers le policier.

Ce dernier semblait bel et bien simplement assoupi. Hadès poussa un soupir de soulagement. Au moins, il était pas venu dans ce fichu foutoir pour rien. Il commençait à comprendre pourquoi les Olympiens étaient sommés de ne pas se mêler aux mortels. Ces derniers étaient bien trop compliqué. Mais s'il voulait assurer son rôle, soit assurer l'équilibre entre le monde des morts et des vivants, il devait en passer par là. Perséphone comprendrait, les autres dieux, sans doute moins. Mais il s'en moquait. Il y avait bien trop longtemps qu'il contemplait le monde et ses pairs agir sans vraiment s'en mêler. Il haussa un sourcil, le regard perplexe quand l'ange se pencha sur lui. Il pouvait comprendre sa rancœur à son égard, c'était un peu de sa faute s'il était tomber sous la coupe du contrat d'Arès. Il faudrait qu'un jour, il prenne le temps de discuter les yeux dans les yeux avec l'ange. En attendant...
 
" Tu supposes bien, Gardien des Portes. La blessure prendra un peu de temps à disparaître mais elle le fera, ne t’inquiètes pas. "
 
Il laissa l'ange aller voir du côté de l'Assashi et continua de se redresser. Déjà, la plaie était plus petite mais la douleur dû à la reconstruction de la peau, des os et des vaisseaux lui donner une nausée infernale. Hadès finit pourtant à parvenir à se mettre sur ses deux pieds, un peu titubant et plutôt pâle. C'est donc debout qu'il fit fasse à l'ange assit, écoutant sa suggestion. Faire équipe... C'était une solution effectivement. Vu leurs états respectifs, aucun d'entre eux ne pourrait mettre les pieds dans le bâtiment sans aide. Voyant l'ange levait les yeux vers le haut du bâtiment, il fit de même. S'il n'aperçut qu'une ombre, teinté de brun, il n'eut aucun mal à voir le fusil d’assaut que tenait l'individu qui circuler discrètement sur le toit. Il se plaqua à son tour contre un mur et souffla à voix basse :
 
 " C'est en effet la seule solution.... "
 
C'était aussi une sacrée prise de risque pour chacun d'entre eux. Dévoiler ses pouvoirs à un autre être surnaturel n'était pas une chose anodine, c'était révéler ses points forts à des inconnus. Mais il fallait faire contre mauvaise fortune bon cœur. Hadès ajouta pour faire le premier pas :

" Personnellement, je peux ouvrir une porte avec ma télékinésie, ou encore faire sauter une fenêtre. "
 
Voilà qui en disait bien assez, il n'avait pas vraiment envie de révéler ses secrets à une Assashi, même si la plupart des créatures surnaturels avaient eut vent de l'un ou l'autre de ses dons.

Codage fait par .Jenaa